Titre
Artiste visuelle - chercheuse/PhD en cours
Statut au sein de CIÉCO
Artiste en résidence : Des nouveaux usages des collections (2024-2025)
Michèle Magema Artiste visuelle - chercheuse/PhD en cours
Michèle Magema, née en 1977 en République Démocratique du Congo, est une artiste visuelle franco-congolaise dont la pratique transcende les frontières disciplinaires, combinant vidéo, performance, photographie et dessin dans des installations hybrides. Son travail, situé à la croisée des récits personnels et des mémoires collectives, questionne les tensions entre identité individuelle et histoires partagées. Elle puise dans son vécu et ses souvenirs pour explorer des thématiques telles que le féminisme, les dynamiques sociopolitiques et la mythologie, tout en se dégageant des représentations exotisantes historiquement imposées.
Magema occupe un espace intermédiaire entre le Nord et le Sud, interrogeant les rapports de domination, de migration et d'exploitation à travers une perspective multiculturelle nourrie de son parcours migratoire. Son travail critique souvent les formes d’exploitation tant humaines que naturelles en Afrique, mettant en lumière les violences extractives qui persistent. L’artiste réinterprète les faits historiques à travers des mises en scène frontales, usant de la métamorphose comme outil pour interroger les relations de pouvoir et les histoires occultées.
Ses œuvres les plus récentes engagent une réflexion sur les archives, qu'elle déconstruit à travers une approche décoloniale, plaçant le vivant au centre de son propos. Magema interroge la place des images coloniales, emprisonnées dans les récits historiques dominants, en utilisant le dessin comme vecteur de leur libération. Ce processus s’inscrit dans une remise en question profonde des narrations visuelles coloniales, offrant ainsi une nouvelle lecture des images captives.
Michèle Magema entretient une collaboration de longue date avec le Musée Rietberg à Zürich, où elle explore les collections photographiques, contribuant à une réécriture des récits visuels coloniaux. Elle a travaillé avec Kadoc, centre d'archives à Louvain, sur l’analyse des fonds filmiques, poursuivant sa recherche sur la mémoire coloniale et sa réappropriation.
Son travail est exposé internationalement et intégré dans de nombreuses collections prestigieuses, telles que celles de l'AfricaMuseum à Bruxelles, du Musée Rietberg, du FRAC Val de Loire, du FRAC Réunion, de la Fondation Sindika Dokolo et de la Fondation Attijariwafa bank. Lauréate du premier prix de la Biennale de Dakar en 2004, elle est régulièrement citée dans les publications majeures sur l'art contemporain africain, notamment dans Les artistes africains de 1882 à nos jours (Phaidon, 2021) et Congo as Fiction (Musée Rietberg, 2020).
Elle poursuit actuellement un doctorat à l'École des arts visuels et médiatiques de l'UQAM, où elle enseigne également en tant que chargée de cours